Lo gai saber

Revue culturelle occitane fondée en 1919, sous la direction de Prosper Estieu, par la commission pour la langue d'oc, de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse fondée en 1323.

Lo Gai Saber depuis sa création

Après la mort de Frédéric Mistral (1830-1914) et la fin de la guerre, l'Accadémie des Jeux Floraux fonde l'Escòla Occitana (en juillet 1919) et crée la revue Lo Gai Saber (en septembre de la même année) : Prosper Estieu (1860-1939) en est l'âme.

Lo Gai Saber est chargé de diffuser la graphie restaurée de la langue occitane ; elle est bimestrielle et a 16 pages (8 en occitan et 8 en français).

A partir de 1927, le Collègi d'Occitania, fondé par Prosper Estieu et Joseph Salvat, tout en continuant l'édition de la revue, assure l'enseignement de la graphie et de la langue ainsi qu'un enseignement élémentaire de littérature.

La revue devient trimestrielle et a 36 pages en 1973 ; Ernest Nègre en prend la direction.

En 1982, Philippe Carbonne devient le directeur ; la revue passe à 36 pages.

Au numéro 437, en 1990, la revue passe à 40 pages avec un format de page agrandi qui permet un plus grand contenu ; les pages sont composées avec LaTeX* et l'impression se fait, exemplaire par exemplaire, à la vitesse de deux unités à la minute sur une des premières imprimantes professionnelles laser Xeros** importées.

Depuis 1994, il a été imprimé 29 numéros spéciaux en sus, mais compris dans l'abonnement (25 euros), et les numéros dépassent souvent largement les 40 pages.

*LaTeX est un vaste ensemble de programmes de composition de documents scientifiques et tecniques pouvant traiter toutes les langues, universalement utilisé dans le monde université-recherche (cet ensemble est entièrement du domaine public).

**L'impression sur cette machine, située au CICT (Centre Interuniversitaire de Calcul de Toulouse) devenu maintenant la DTCI (une division de l'Université Paul Sabatier), a duré pendant une vingtaine d'années.

Quelques articles publiés par Lo Gai Saber

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Carte de l'étendue géographique de la langue occitane

Le val d'Aran (capitale Vielha), haute vallée de la Garonne appartenant à la Catalogne, est une région où l'occitan est la langue parlée et la langue officielle.Cette carte figure en couverture du Pichon Dictionari Francés-Occitan, Jacme Taupiac, Ed. Institut d'Estudis Occitans. Outre le fait que Bayonne est une ville occitane malgré la proximité du pays basque, on note que :

  • Les hautes vallées de certains affluents du Pô, appartenant à l'état italien, sont aussi de langue occitane (langue reconnue sans être encore officielle).

Avec l'édit de Villiers-Cotterêts (François Iier, 1539), l'occitan perd sa fonction administrative. Au lieu d'évoluer vers une homogénéisation, il garde toutes ses variantes liées aux populations présentes dans la région avant l'arrivée des romains et aux populations s'y étant implantées après la chute de l'empire.

Jacme Taupiac explique, dans l'introduction de l'ouvrage cité ci-dessus, comment, par un travail scientifique, il a été possible de rassembler les mots constituant ce qu'on appelle l'occitan commun et qui a l'impérative propriété d'être compris par tout locuteur occitan quelle que soit la variante qu'il pratique.

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Carte de la localisation des variantes de la langue occitane

Quadrillé : le nord-occitan contient trois variantes très proches l'une de l'autre : le limousin à gauche, l'auvergnat au centre et le provençal alpin, souvent appelé le gavot, à droite ;Les variantes de l'occitan (appelé par certains langue d'oc) sont en réalité très proches de l'occitan commun. La carte ci-dessus, tirée de l'Encyclopédie Occitanne, André Dupuy, Ed. Slatkine (Genève), montre bien l'étendue des principales variantes :

  • Rayé horizontalement : domaine du gascon ;
  • Rayé obliquement : domaine du provençal ;
  • Sans rayures : domaine du languedocien, très proche de l'occitan commun.

On peut donner en quelques mots un exemple (tiré de la précédente référence) de spécificité entre le nord occitan et le sud occitan comprenant les trois dernières variantes de l'occitan énumérées ci-dessus.
Palatisation des groupes ca, ga :
latin : cantat, galina (il chante, poule) > canta, galina en sud occitan et chanta, jalina en nord occitan.

En quelques mots encore, on donne trois exemples (tirés de la même référence) de spécificités typiques des variantes constituant le sud occitan :
Transformation du f en h : latin filia (fille) > hilha en gascon (le h est aspiré) ;
Prononciations de v et de b confondues uniquement en languedocien ;
Chute des consonnes finales sauf du n :
latin cantatu, bonu > cantat, bon prononcé canta, bon en provençal ;
Conservation des consonnes finales sauf du n :
latin cantatu, bonu > cantat, bon prononcé cantat, bou en danguedocien.

Il est bien entendu que les quelques explications ci-dessus sont trop limitées pour faire découvrir la richesse linguistique de l'occitan : leur contenu n'en donne qu'un premier aperçu ; pour approfondir, il faut consulter les ouvrages spécialisés, par exemple : Pierre Bèc, La langue Occitane, Ed. Que sais-je, n°1059, P.U.F.